Il y a quelques jours, j'ai découvert que Stephen Covey était parti vers les étoiles.
En 1992, dans le "home office" de mon manager italien de l'époque, j'avais laissé courrir mes yeux sur sa bibliothèque (habitude que je pratique toujours, en particulier chez les gens que j'apprécie). Parmi les très nombreux livres en plusieurs langues, j'en avais feuilleté un : "the seven habits of highly effective people". Quelques jours plus tard, je l'achetais.
Ce fut mon premier pas dans ce qu'on appelle aujourd'hui "le développement personnel", et l'optimisation de la démarche professionnelle. Cette lecture a été ma première marche de compréhension intellectuelle de ce qu'il faut faire. Je souligne compréhension intellectuelle car il reste toujours le fossé, parfois le canyon à traverser pour passer du plateau "j'ai compris ce qu'il faut faire" à l'autre coté symbolisant "je fais ce qu'il faut faire". Pour certains, c'est un fossé - un grand pas suffit. Pour d'autres c'est un canyon : il faut descendre au fond du ravin, c'est abrupt, ça fait mal aux genoux, on est griffé par les arbustes, quand on croit qu'on est au fond, il reste encore à descendre. Ensuite, il faut remonter, c'est vertical, il faut se mettre en danger, c'est exténuant, le soleil brule la peau, peu à peu la vue se dégage et on arrive au plateau.
En 2003, j'ai décidé de démarrer mon nouveau métier de conseil en management en indépendant. Je fourmillais d'idées, tant de choses que je voulais transmettre, une expérience de management terrain, de crises, qui m'avait beaucoup appris. Très proche du modèle de management américain, je me suis dis : "et si j'allais aux Etats-Unis rencontrer mon primo-inspirateur Stephen Covey, proposer de travailler avec lui, importer ses idées et ses méthodes en France". Cette idée m'a fait vibrer bien des jours. J'en suis resté à l'idée. Je n'ai pas "osé". J'étais toujours dans le ravin.
Curieusement, alors que ces derniers jours, j'ai décidé de donner un nouvel élan à mon parcours professionnel, j'apprends que mon inspirateur initial est parti vers les étoiles. Juste pour me laisser un message : "hey, just do it now !"
Père de 9 enfants, Stephen Covey n'était pas seulement un professionnel, coach, conférencier, écrivain. Il était aussi forcément dans la réalité concrète de la transmission et de l'éducation - défi intérieur le plus confrontant de mon point de vue. Bien évidemment, je vous recommande la lecture des livres que j'ai lus :
Et vous, où en êtes-vous de la traversée du fossé ou du canyon ?
Bye bye Stephen. Thank you...